En hiver, lorsque la surface des eaux durcie, les quadistes ont accès à un nombre astronomique de plans d’eau où ils peuvent y taquiner différentes espèces. Ils n’ont qu’à enfourcher leur monture motorisée et à partir à l’aventure.
Ce qui est merveilleux de cette activité de prélèvement, c’est qu’il est possible de déjouer les espèces ciblées de plusieurs manières.
En été, les amateurs peuvent opter pour une foule de techniques et de leurres pour arriver à leurs fins. En hiver, ce qui est malheureux, c’est que de nombreux adeptes concentrent leurs efforts sur une quantité très limitée d’approches et d’offrandes. Bien qu’il soit vrai que les manufacturiers d’articles pour la pêche blanche n‘offrent pas de gammes aussi élaborées que ceux spécialisés pour l’eau libre, ce n’est pas une raison pour toujours utiliser les mêmes présentations.
Nouvelle réalité
Avec la nouvelle règlementation interdisant les ménés vivants, de nombreux passionnés de pêche blanche semblent totalement désemparés.
Anciennement, une des techniques très populaires consistait à se servir d’une brimbale à bascule, d’un lest et d’un hameçon sur lequel on empalait un méné vigoureux. On descendait le tout à proximité du fond et le petit poisson nageait tant bien que mal. Ses gigotements attiraient inévitablement l’attention des dorés, des brochets et même des perchaudes. Dès que la partie supérieure de la brimbale s’abaissait, le pêcheur savait qu’un prédateur était au rendez-vous.
De nos jours, même si l’utilisation des poissons appâts morts en saison hivernale demeure permise dans certaines zones où cette pratique était déjà autorisée, ils n’offrent vraiment pas un rendement semblable, car ils sont inanimés. En ne bougeant pas, ils attirent beaucoup moins les prédateurs. Autrefois, c’est le cyprin qui faisait la besogne. De nos jours, le pêcheur doit travailler un peu plus fort pour arriver à ses fins.
Offrandes
Selon un sondage effectué par le MFFP, les leurres alternatifs employés à la pêche hivernale par les anciens utilisateurs de poissons appâts vivants sont les ménés morts dans une proportion de 16%, les leurres artificiels (14%), les vers de terre (12 %), les crevettes (11%), les vers de mer, œufs de poissons, sangsues et écrevisses (10% chacun), les abats (9%) ainsi que les asticots dans un pourcentage moindre.
Comme plusieurs le savent, lorsque l’eau est froide, les vers deviennent durs et ils blanchissent, les sangsues se recroquevillent sur elles-mêmes, les écrevisses sont au ralenti, etc. Bien que toutes ces offrandes offrent un certain potentiel, pour ma part, je préfère me servir de leurres artificiels que je combinerai au besoin avec un des appâts naturels précédemment mentionnés.
Changements
Le mouvement attire l’attention. À moins d’être capable d’opter pour une brimbale qui inculque du mouvement à vos appâts avec un petit moteur ou avec une palette qui fait bouger vos présentations au rythme des vents comme les modèles Windlass, j’ai bien peur que les brimbales traditionnelles soient délaissées par plusieurs.
Les cannes courtes pour dandiner munies d’un moulinet rempli avec du fil de petite taille deviendront inévitablement plus populaires.
Sélection de leurres
Pour la perchaude, vous auriez intérêt à opter pour un assortiment composé entre autres de Nymphes des glaces qu’on appelle communément bibittes, Super-Glo Doodle Bug, Glo-shot Jig GSJ3, Mud Bug en version ultra légère, Puppet Minnow PMD1, Jigging Rap W2, Glo-Shot spoon de 1/16, Syclops S00, W10 Wabler, Buck-Shot Rattle Spoon de 1/16 et 1/8 d’once avec un œil de perchaude Impulse, Micro nymphe Mister Twister sur une tête plombée miniature, Atomic Teaser, Mimic Minnow Tuff Tube et Swedish Pimple Ice de 1/10 d’once, etc.
Pour la truite mouchetée, bien que la pêche avec des vers de terre présentés au bout d’une brimbale fonctionne bien à l’occasion, je préfère me servir de petites dandinettes que j’exploite avec une canne souple et du fil de petite diamètre. Souvenez-vous que l’ensemble des leurres présentés précédemment pour taquiner la perchaude est tout aussi performant pour déjouer les ombles de fontaine.
Pour le doré, un coffret dans lequel on retrouverait des leurres comme le Buck Shot Rattle Spoon de Northland, Jigging Rap de Rapala, Ice Jig J50 de Williams, Puppet Minnow de Northland, Golden Shiner Rattlebait de LiveTarget, Macho Minnow de Northland, Buck Shot Flutter Spoon, Cast Champ de Luhr-Jensen, Rippin’ Shad de Northland, Swedish Pimple Ice, Kastmaster de Acme Tackle, UV Buck Shot Spoon, Mister twister Teeny 2 pouces ou Meeny 3 pouces sur tête de jig, Sassy Shad couleur naturelle de 2,5 ou 3 pouces sur une tête plombée, Twitch Minnow soft jerkbait LiveTarget sur tête plombée, Yearling Baitball Rattlebait, etc. et aux endroits permis, Tête de jig ronde Fireball appâtée d’un méné mort, W30 Williams avec tête de vairon, W20 plié en deux à 90 degrés avec une tête de mené, Nipigon avec fast clip et tête de vairon, etc.
Ce grand carnivore qu’est le brochet est reconnu pour s’attaquer principalement aux proies vivantes comme les ménés et autres poissons de taille intermédiaire. Vous pouvez quand même obtenir de bons résultats, à la dandinette, avec des offrandes telles que la Syclops Lite SLT3, la Dartee D3, la Whitefish C70 et la Williams W60 avec une queue souple Mister Twister, le gros Puppet Minnow PMD5, le Rippin’Shad 5/8, le Yearling Baitball Rattlebait de LiveTarget, le Golden Shiner Rattlebait, le Predator Rig avec méné (aux endroits permis), le Skip Shad sur tête plombée, etc.
Mobilité
Au lieu d’attendre que les poissons viennent à vous et abaissent vos brimbales comme plusieurs le faisaient auparavant, vous auriez avantage à vous déplacer et à les trouver, à moins que vous ne soyez positionné au-dessus d’une incroyable passe migratoire.
Avec les diverses technologies qui sont mises à votre disposition, il est beaucoup plus facile de localiser les espèces ciblées ou tout au moins des sites prometteurs.
L’adepte peut facilement analyser la bathymétrie du plan d’eau avec une carte papier ou électronique, identifier les battures, les herbiers, les plateaux, etc., puis demander à son GPS de l’amener sur place. Il ne reste plus qu’à peaufiner vos recherches avec un bon sonar.
Des erreurs à éviter
Si vous faites partie de ceux qui ont de la difficulté à attraper des poissons sous la glace, vous devriez porter une attention toute particulière aux petits détails suivants, car ils font parfois toute la différence :
À l’aveuglette : Lorsqu’on vise certaines espèces, il faut repérer des zones ou des structures qui peuvent être productives pour celles-ci. Il faut aussi tenir compte de leur profondeur préférentielle dans la colonne d’eau. On ne peut évidemment pas s’installer n’importe où et avoir du succès à chaque tentative.
Trop voyant : Les fils de gros diamètres sont très perceptibles dans l’eau. Ils dévoilent souvent votre stratagème. Ceux qui utilisent ce genre de corde auraient vraiment intérêt à la relier à un bas de ligne en fluorocarbone ou tout au moins en monofilament de petite taille.
Du piquant : L’hameçon est sans aucun doute l’accessoire le plus important de votre arsenal. Il est souhaitable d’opter pour un modèle de qualité et de bonne grandeur en fonction de l’espèce visée. Vous devez également vous assurer que ces derniers soient bien affûtés pour générer des ferrages satisfaisants.
Du poids : Le lest est employé pour garder un leurre ou un appât à un endroit précis. On choisira idéalement le poids le plus léger possible qui nous permettra de demeurer en place. On augmentera sa taille en fonction de la force du courant en se rappelant toutefois que plus il est imposant, plus il est facile pour le poisson de détecter la supercherie.
Déglacer : Les gens qui ne se donnent pas la peine d’enlever la glace qui se forme dans les trous risquent d’avoir certains problèmes lorsque vient le temps de retirer la bobine submergée d’une brimbale. Encore pire, imaginez quand le fil est emprisonné dans la croûte gelée, il peut se rompre ou occasionner un délai non souhaitable quand l’action est au rendez-vous.
Nouage : À force d’entortiller et de dérouler le fil, il se forme occasionnellement des nœuds. Si cela se produit, sachez que le monofilament et le fluorocarbone perdent beaucoup de force et qu’ils peuvent briser lors des combats.
Hâtivement : Lorsqu’une brimbale s’incline pour vous avertir de la présence d’un prédateur, il n’est pas nécessaire de courir et de ferrer immédiatement. Soyez patient et attendez qu’il s’arrête, puis, qu’il reprenne sa nage avant de ferrer d’un coup vif. En agissant ainsi, le poisson aura eu le temps d’avaler ou de mâchouiller l’appât et vos ferrages seront alors plus productifs.
Bonne pêche !
Patrick Campeau
Pêcheur Professionnel
Champion provincial à trois reprises
Membre intronisé au Panthéon canadien de la pêche
Pour commentaires et/ou questions, vous pouvez me rejoindre par courrier électronique à WWW.PCAMPEAU.COM ou me suivre via WWW.FACEBOOK.COM\LAPASSIONDEPATRICKCAMPEAU
Texte et Photos: Patrick Campeau